On The Sidewalk In Front The Restaurant "Mon Coco"

La Dactylo est d’abord née sur Instagram.
J’accumulais depuis des années des aphorismes et des jeux de mots dans des carnets ou dans mon téléphone. Un beau jour je me suis décidée à les partager.
Mais quelque chose manque sur les réseaux : de la vie, du concret, de la matière.  Aussi, très vite, La Dactylo est descendue arpenter les pavés, armée de bombes et de pochoirs.
Cet élan me paraissait essentiel à mon travail d’écriture. La rue est un musée à ciel ouvert que tout le monde visite chaque jour.
J’aime surprendre les piétons au hasard de leurs déambulations. Casser l’habitude, la routine, créer la surprise, capter l’attention autrement que sur un écran, stimuler le passant à travers une forme d’art qui le pousse à regarder dehors autour de lui.
Mes pochoirs ne recherchent pas seulement l’esthétique ou la technique. Ils sont là pour exister, pour marquer une pause, pour laisser une trace dans l’espace public. Je n’écris pas non plus pour plaire ou pour choquer. Ce que je cherche avant tout, c’est créer une rencontre.

Que mon propos soit profond, triste, joyeux ou inconfortable, peu importe. Tant qu’il provoque quelque chose.
En cela la pratique de l’aphorisme, qui permet de condenser une pensée plus complexe qu’elle n’en a l’air en une phrase éclair, me convient parfaitement. L’aphorisme, c’est l’art du bref. L’uppercut du style. Il frappe, interpelle, s’immisce dans les esprits, sème un doute, génère une réflexion ou une prise de conscience.
On l’aura compris, La Dactylo est une artiste des mots. Aux antipodes de  l’art figuratif.

Confucius disait : « une image vaut mille mots ». Oui, cela est vrai. Mais je reste persuadée qu’un mot peut valoir mille images. Et quel challenge de rendre un écrit aussi fort qu’une illustration !
Que ce soit à travers mes posts Instagram ou avec mes pochoirs, j’aborde tous les sujets. Je ne veux pas m’enfermer dans une case. Je souhaite pouvoir parler d’amour un jour, de la mort le lendemain et de politique le surlendemain. Je souhaite pouvoir proposer une phrase légère qui fait rire ou sourire pour passe à une autre qui donne à penser, ou grimacer. Mais toujours, j’essaie de ne pas blesser.
On retrouve les aphorismes de La Dactylo sur les murs ou les trottoirs de la capitale ainsi que dans de nombreuses autres villes.

A bord de mon fidèle van, je parcours en effet régulièrement l’hexagone dans ce que je nomme mes  Dactylotours. J’ai ainsi déjà visité une bonne trentaine de villes, des plus grandes comme Lyon, Bordeaux ou Marseille à de plus petites comme Deauville, Blois ou Ault, pour ne citer qu’elles.

Dans chaque localité je tâche de m’adapter à la géographie du lieu, de trouver des supports adéquats et m’inspire parfois de la culture des endroits pour en faire un jeu de mots.  
Dommage que tout s’efface avec le temps et qu’il faille constamment se remettre à l’ouvrage.

Reste heureusement le témoignage pérenne de mon recueil  Démo d’esprit  paru aux éditions Verticales (Gallimard).
Bien sûr, La Dactylo continue à publier sur Instagram. Parfait pour épingler les sujets d’actualité.  Elle s’invite aussi chez vous en créant des aphorismes directement sur vos murs, ou bombe ses mots sur toile, ardoise, panneaux, papier, etc. , œuvres uniques ou numérotées.