D’Evoca à Charles Brown, en passant par Lonac, Case McLaim et le cinéma, la rue des Pipots est l’un des axes majeurs du street art à Boulogne-sur-Mer. Telle une salle de musée, elle s’apprête à accueillir une nouvelle œuvre majeure sous les coups de pinceaux de Soen Bravo. Face au « pêcheur sur mer » de Case McLaim, véritable maitre du réalisme pour Soen Bravo, l’artiste espagnol s’attaque à une création tout en symboles. « J’aime m’inspirer des natures mortes classiques » explique le Madrilène. « Ici, j’ai voulu créer quelque chose en rapport avec l’eau en référence à Boulogne-sur-Mer et l’élément liquide de manière plus général. Partant des jarres présentes dans la peinture classique, j’ai imaginé un assemblage qui mêle assiette creuse, carafe, tasse et théière. » Une suite d’objets qui forment une colonne dans un équilibre précaire. Va-t-elle tomber ? « C’est une métaphore de la recherche constante d’équilibre qui anime chacun de nous. La vie ne suit jamais une ligne droite. Il y a toujours des décalages, des changements de directions mais il faut malgré tout préserver le fil conducteur propre à chacun. »
Pour l’aspect purement graphique, entièrement réalisé au pinceau et au rouleau, l’artiste est fidèle à son style qui mélange décompositions d’éléments figuratifs avec des formes superposées. Une référence également à Pascal Bonitzer et son livre « Décadrages : peintures et cinéma » dans lequel l’auteur analyse, à travers les métamorphoses de l’art moderne, l’influence du cinéma, de la caméra, de l’écran et du mouvement sur la peinture. « Pour les traits que l’on retrouve sur ces objets, ce sont des lettres réalisées comme des graffitis, souvenir du début de mon travail et aussi image de mon style. »
Dernier élément qui apparaîtra en fin de création, l’antivol, objet signature de l’artiste. « J’aime le placer très souvent dans mes fresques. Car je suis très attaché à un message social qui souligne que l’homme tentera toujours de prendre tout ce qu’il peut en faisant un minimum d’effort. Un paradoxe dans sa recherche d’équilibre. »
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From Evoca to Charles Brown, via Lonac, Case McLaim and the cinema, rue des Pipots is one of the major axes of street art in Boulogne-sur-Mer. Like a museum room, it is preparing to host a major new work under the brushstrokes of Soen Bravo. Facing the “sea fisherman” by Case McLaim, a true master of realism for Soen Bravo, the Spanish artist tackles a creation full of symbols. “I like to draw inspiration from classic still lifes,” explains the Madrilenian. “Here, I wanted to create something related to water with reference to Boulogne-sur-Mer and the liquid element in a more general way. Starting from the jars present in classical painting, I imagined an assemblage which combines a deep plate, a carafe, a cup and a teapot. » A series of objects which form a column in a precarious balance. Will she fall? “It’s a metaphor for the constant search for balance that drives each of us. Life never follows a straight line. There are always shifts, changes of direction, but we must nevertheless preserve the common thread specific to each person. »
For the purely graphic aspect, entirely created with a brush and roller, the artist is faithful to his style which mixes decompositions of figurative elements with superimposed shapes. A reference also to Pascal Bonitzer and his book “Decadrages: paintings and cinema” in which the author analyzes, through the metamorphoses of modern art, the influence of cinema, the camera, the screen and movement on the painting. “For the features that we find on these objects, they are letters made like graffiti, a memory of the beginning of my work and also an image of my style. »
The last element that will appear at the end of the creation, the anti-theft device, the artist's signature object. “I like to place it very often in my frescoes. Because I am very attached to a social message which emphasizes that man will always try to take everything he can with a minimum of effort. A paradox in his search for balance. »